L'empire perdu by Alexis Aubenque

Auteur:Alexis Aubenque [Aubenque, Alexis]
La langue: fra
Format: epub, mobi
Tags: Science-Fiction
ISBN: 9782265081567
Publié: 2006-01-10T23:00:00+00:00

Le soldat Xeres n’attendait que cet instant. Protégé par ses frères d’armes qui tentaient une percée, il restait la tête en l’air, arme au poing, prêt à tirer. Enfin sa patience fut récompensée. Il tira et son carreau s’envola dans les airs à la recherche de sa proie. La silhouette haut perchée la reçut en pleine face et ne put que basculer dans le vide en une longue chute silencieuse, avant de s’écraser dans un bref bruit mat.

Durant une seconde, les combats s’arrêtèrent, et quand les gardes reconnurent la dépouille du maître Flavio, leur moral en pâtit immédiatement, à l’inverse de celui des soldats du Tigre. Les sabres tranchaient dans les chairs. Malgré leur supériorité numérique, les gardes de la cité, complètement paniqués et désorientés, s’avéraient incapables de profiter de leur position dominante. Affolés, ils se battaient sans aucun souci de logique.

De leur côté, les Tigres luttaient de façon ordonnée, couvrant leurs arrières, avançant méthodiquement, ne laissant aucun des leurs à la traîne. Chaque coup porté était fatal pour l’adversaire. Très vite, ce qui aurait pu être un fiasco total se révéla comme une terrible victoire. Aux autres points cardinaux de la tour, des combats similaires se déroulaient, avec peu ou prou les mêmes résultats.

Un dernier coup de hallebarde et la voie fut libre. Aeron et ses hommes forcèrent la porte de la tour dans laquelle ils pénétrèrent en courant et en hurlant des insanités avec un parfait accent bédouin. Ils gravirent les innombrables marches et tuèrent de nombreux gardes et serviteurs épouvantés. Seules les femmes avaient droit à la vie sauve ainsi que l’indiquaient les lois des bédouins.

À bout de souffle, mais stimulé par l’adrénaline qui coulait dans son corps, Aeron franchit la dernière porte qui menait au sommet de la tour. Il pénétra dans les lieux et croisa le regard d’une jeune femme qui l’attendait, sabre à la main.

Aeron sourit et leva son arbalète. Lakme comprit ce qui allait lui arriver et eut un sourire amer. À son grand étonnement, aucune peur ne l’envahissait. Elle savait qu’elle allait mourir, et pourtant un calme relatif baignait ses pensées. Face à l’inéluctable, nul n’est besoin de s’agiter, disait un précepte. Elle leva son sabre et pria les dieux que sa mort fût rapide.

Aeron tira. Armée à demi-longueur, l’arbalète envoya un carreau à la pointe plate comme une pièce de monnaie s’enfoncer en pleine poitrine de Lakme qui s’effondra sur place, le souffle coupé.

Le capitaine des Tigres regarda sa montre. Il restait vingt minutes, juste le temps de retourner au canot. Pourvu que la chance reste de leur côté.

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